Cour de la Fortesse des Paladins

Ganaèche avait les oreilles en arrière. L'autre étalon, noir comme lui, était sur son territoire. Il souffla fortement et tapa du sabot. Cependant, en remarquant que le rival était tenu maladroitement par un garde, il souffla de nouveau puis rebrouta.

Katell se désintéressa du blessé et des soigneuses. Comme l'a dit Azurielle, personne ne l'avait vu en colère... et c'était bien mieux comme cela. Elle observa le nouvel arrivant et son cheval aux belles allures. Puis elle distribua des ordres aux palefreniers qui étaient aussi agités qu'un nid de fourmis sur lequel on aurait taper du pied.

- Daryl, vas t'occuper du nouvel arrivant. Des box sont disponibles. Il a du courir, laisse le boire, desselle-le mais laisse sa bride et garde le prêt a tout nouveau départ. KERIOS! OU EST GALAEM! ET SON CAVALIER? Peu importe pour son cavalier... prépare le moi.

et cela continua ainsi.

Arrivant dans la cour, Azdrial remarqua l'agitation autour d'une carriole. Le jeune soldat s'en approcha pour découvrir Zuteï blessé en train de se faire soigner. Voyant que sa malchance le poursuivait, il perdit son calme apparent et demanda un peu brusquement :

- Zuteï, ben merde alors, qu'est-ce qui t'es arrivé?

Elle garda le silence cherchant un détail que la petite aurai omis. Puis après le passage d'un cavalier et l'arrivée d'un deuxième chevalier, elle répondit :

-Bien ! Alors, ne reste pas là les bras ballants. Maintenant que tu a deux fois plus de travail, tu n'as plus le temps de bailler au corneille. D'ailleurs, je doute que tu puisse t'acquitter de tes taches seules.

Elle eu un petit sourire en coin, de ceux qui ont une idée plaisante, et elle lança avant de repartir vers l'infirmerie

-Je vais réveillé Serk. Il acceptera peut être que je me joigne a vous.

Zuteï regarda la grosse infirmière s'éloigner. Et se tourna vers Azurielle.

- Tu as un peu exagéré, je suis solide, je n'ai pas besoin d'autant de soin. Dans l'immédiat il faut faire au plus pressé, allons rassembler nos affaire, ne t'inquiète pas pour moi, Azdrial va m'aider pour les miennes. On se retrouve içi le plus vite possible, et tu pourra me prodiguer des soins sur la route.

Il se leva péniblement

-Viens Azdrial ! Je t'expliquerai sur la route.

*Bailler aux corneilles ? Cette femme... cette ... cette femme !*

Ne pas s'énerver. Rester calme, ne pas s'énerver. Ne pas ... Et Zuteï qui en rajoutait une couche ? Qui osait ?

La guérisseuse l'apostropha alors qu'il descendait de la carriole.

- Mais tu vas arrêter de me dire ce que j'ai à faire, à la fin ? Bien ! De toute façon, tu as tout gagné. Puisque tu oses douter de mes capacités à soigner, sois rassuré. Grâce à toi cette grosse bique de Marguerite va faire le voyage avec nous. Que dis-je avec vous ! Tu en as de la chance, elle est la meilleure.

Elle sauta prestement de la carriole et s'éloigna, les yeux brillants de colère.

*Hors de question que je me la coltine même hors du château. Abruti de Zuteï.*

Cyril tourna le dos à la carriole et se mit à caresser son cheval pour éviter que l’on ne voit le sourire qui s’affichait sur ses lèvres et le rire qui lui montait dans la gorge. Suivant son entraînement, le chevalier reprit rapidement son self-contrôle, même si son sourire resta afficher. Azurielle était en pétard et contre Zuteï en plus… Quelle joie pour le jeune chevalier.

Reprendre son calme ! Sinon comment les autres pourraient lui faire confiance. Il s’obligea donc à respirer, inspirer, calmer cette monter de joie, un peu malsaine avouons-le.

Cyril suivit des yeux Azurielle qui s’éloignait. Il décida de la poursuivre, il monta donc sur Térébenthine et rattrapa rapidement la guérisseuse :

- Azurielle ? Tu veux que je t'emmènes quelques part ? Vu comment c’est parti je n’ai pas l’impression que nous partirons de suite, soupira-t-il

Le jeune homme blond posa ses yeux vert-marron sur la demoiselle, attendant de savoir ce qu’elle décidait de faire.

En entendant des bruits de sabot, la colère d'Azurielle se renforça, qui venait l'ennuyer encore ?! Et la voix de Cyril se fit entendre. La jeune fille s'arrêta brusquement et se retourna d'un bloc pour que ses yeux gris croisent le regard vert-marron de celui qui l'accostait. Son regard de forêt ...

- Je ne changerai pas d'avis tu sais. Je ne dois pas changer d'avis où on ne me prendra pas au sérieux.

Azurielle baissa la tête et caressa le cou de Thérébentine. Ce n'était pas juste d'utiliser Cyril contre elle. Elle regrettait déjà sa décision ... Pris sur un coup de tête il fallait bien l'avouer. Elle releva les yeux pour regarder le jeune paladin. Elle ne lui en voulait plus du tout d'avoir oublié de la saluer ce matin. Avec un petit sourire, elle grimpa en croupe juste derrière lui et passa ses bras autour de sa taille. Le menton sur son épaule, elle lui murmura :

- Vas y, emmène moi. Tu as raison il faut que je me calme mais près d'eux ce ne sera pas possible.

Le jeune soldat, en fait, s'en fichait un peu d'écouter l'histoire de Zuteï. Ça l'embêtait certes de lui demander de l'aide vu son état mais l'image de sa sœur seule dans cette grande ville était plus forte que tout.

Tout en se dirigeant vers le dortoir, il raconta ses problèmes à son ami :
- J'ai un service à te demander, Zuteï. Ou peut être pourras-tu juste me conseiller. Je suis assez désespéré en ce moment et je prendrais tout ce qui est bon à prendre.

Il fit une courte pause, le temps de trouver les mots.
- Je crains que ma sœur ait fait une bêtise. Actuellement elle est en ville mais j'ai peur qu'elle ne se soit fait avoir et qu'elle ait besoin d'aide. La savoir proche de moi sans rien pouvoir faire parce que je ne sais pas où elle est m'insupporte, d'autant que mes parents compte sur moi. Pour ne rien arranger, on part en mission et c'est là que je demande ton aide. Tu connais bien la ville, tu y vas dès que tu le peux. Je suppose que tu dois bien y avoir quelques connaissances. Aurais-tu des amis sur qui compter pour m'aider à la retrouver et à l'aider si besoin?

Azurielle a écrit: - Je ne changerai pas d'avis tu sais. Je ne dois pas changer d'avis où on ne me prendra pas au sérieux.

- Tu pourras toujours dire que si tu fais le voyage avec le groupe, c’était par mon ordre ! Et par celui de Stärk.

Le chevalier lui sourit et Azurielle monta souplement derrière lui, il se raidit légèrement quand elle le toucha, mais essaya de se détendre rapidement pour éviter que la demoiselle n’aimait pas son contact. Son souffle chaud dans le cou le fit frissonner :

Azurielle a écrit: - Vas y, emmène moi. Tu as raison il faut que je me calme mais près d'eux ce ne sera pas possible.

- Alors où allons nous donc, gente damoiselle ?

Cyril tourna légèrement la tête pour voir Azurielle du coin de l'œil, leur tête n'étant qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.

Il était si proche ... et il la regardait ... c'était une invitation. C'était une invitation, non ? De toute façon, Azurielle avait besoin de réconfort après cette scène avec Zuteï et Marguerite. La jeune fille passa ses bras autour du cou de Cyril et posa ses lèvres, pas vraiment sur la bouche du jeune homme, mais pas sur la joue non plus. Juste au coin.
Puis elle donna un petit coup de talon a Thérébentine qui trottina tout droit.

- Tu tourneras à droite, on va se diriger vers le jardin de la reine. C'est sympa pour être tranquille. Mais il ne faudra pas que Thérébentine mange les fleurs sinon on va se faire repérer.

*et sermonner*

Azurielle posa sa tête sur l'épaule du paladin. Le coeur de la guérisseuse battait la chamade et elle se demandait si il l'entendait. Elle avait osé ! Elle avait osé donner un baiser à son amoureux !

*Il a la peau si douce ! Il doit vraiment se raser de près, j'adore !*

direction le jardin de la reine.

-Elle est en ville tu en es sur ? Sacredieu, mais que fait elle içi ?

Zuteï tenta de prendre un peu de recul. Azdrial n'était venu que rarement avec lui et Farin, donc il n'y avait que peu de chance que les agresseurs d'hier fasse le moindre rapprochement entre la sœur de son ami et lui. Sans regarder son ami dans les yeux, il ajouta.

-Écoute, j'ai quelques petits problèmes actuellement, mais je crois que je peux t'aider. Suis moi.

Il prirent les escaliers en direction du dortoir des mecs

Katell fulminait. Quand elle se retourna vers le chariot, ce fut la goutte qui fit déborder le vase...

- MAIS PAR ARNELYS! OU SONT CES EXCRÉMENTS DE GNOUS A BOSSE?!? JAMAIS NOUS SERONT PARTIS AVANT MIDI! BANDE D'INCOMPETANTS!

Après cette diatribe, le silence fit l'effet d'une claque aux personnes alentour. Les chevaux restèrent un moment sans bouger puis Ganaèche se remit a brouter, preuve que la tempête s'était calmée.
Un palfrenier hésitant approcha sur la pointe des pieds.

- Madame, doit-on desseller les chevaux et désateler Til?

Le regard noir de l'écuyère le fit détaller vers deux de ses collègues qui s'affairèrent pour désangler les selles et apporter de l'eau aux animaux.

La cavalière, elle, se dirigea vers les écuries

les écuries

Stärke, en uniforme d'apparat, sortit dans la cours du palais, s'attendant a devoir arrêter ses troupes a la dernière minute. Qu'il fut déçu de se rendre compte de la lenteur avec laquelle ses ordres étaient accomplis.

Il arrêta l'un des jeunes apprentits.

-Trouve moi le chevalier novice Cyril. Je dois lui parler.

Puis il se tourna vers le conseillé de la reine avec un léger sourire.

-Et bien, cela sens mauvais pour vous. Apparemment, j'ai gagner notre pari, il n'aura pas tenu une journée.

Nazah obéi a son commandant. Bien sur, il ne pouvait faire autrement. Mais dans son fort il bouillait de se voir confier une tache de pigeon voyageur. Il était fils de noble. Cousin au troisième degrés avec le regretté roi. Il n'était pas un simple garçon d'écurie.

Il prit l'affaire de la seule façon qu'il connaissait. Il envoya l'un ses camarade se charger des dortoir et de la salle d'entrainement, et décida de rester içi et attendre leur rapport.

Mais il croisa le regard de Stärke et cela suffit a le mettre en mouvement. Les écuries n'étaient pas trop loin, et il y trouverai un tas de serviteur qu'il pourrait envoyer faire cette salle besogne.

Grimglad suivi le commandant, et ne fut pas surpris de l'avancement de la situation.

-Le chariot, les provisions et l'équipement est prêt. Il ne manque plus que vos hommes et le pèlerins. Le chevalier Cyril est certes en retard, mais il ne peux avoir échouer puisqu'ils ne sont pas encore parti. Le voyage ne commence qu'avec le premier pas, et ce cher jeune homme a bien raison

Il se tourna vers l'émissaire.

-Tous sera prêt pour accueillir la visite de votre bienfaiteur. Vous pouvez avancer à la porte afin le rejoindre. Il ne tardera plus guère.

Le mage sentit Cyril et Azurelle approcher.

L'écuyère sorti des écuries, devançant Azdriel qui était parti chercher sa monture. Elle soupira en voyant que les missionnaires n'étaient pas encore la... Et fut exaspérée en voyant Stärke. Elle se dirigea malgré tout vers le commandant et le conseillé

- Bon, j'ai au moins un de ces lamas sans cervelle qui est prêt. Il devrait arriver. Mais tout de même, tu ne ménages pas le pauvre Cyril! Entre des novices qui ne valent pas un crottin de mule et l'autre qui arrive a moitié estropié! Si on part avant midi, ce sera beau!

En entendant la voix de la maitresse des écuries, les chevaux avaient relevé la tête. Ganaéche henni pour l'accueillir avant de repartir brouter. Un des palefreniers alla lui remonter les rennes qui trainaient a terre. L'animal risquait de marcher dessus.

-Vous êtes de mauvaise foi Grimgald.

C'est alors que Katell arriva, se plaignant déjà de ses compagnons de route.

-Je vous l'avez bien dit que ce Cyril n'avait pas les épaules pour supporter le commandement. Un estropié ? Qui ? Ah ca va être beau tout ca ! Ce petit pari va déjà me couter en réputation. Sachez que les Aubebleu, viennent ici s'intéresser au trajet. Avec le poids qu'a la belle sœur de l'impératrice au palais, je pourrai me voir brimer par le conseil.

Le commandant se tourna vers un soldat de la garnison.

-Vous avez cinq minute pour me nettoyer cette cour au mieux ! Dépêchez vous ! Que l'on réquisitionne les soldats en entrainement afin de finir de charger les vivres et d'aider les infirmiers a transporter le malade dans le chariot... sous la direction du guérisseur qui en a la charge bien sur. Et que l'on m'amène tout de suite cinq gardes impériaux en uniformes qui accompagnerons le cortège jusqu'à la sortie de la ville. Les apparences sont parfois plus importante que la réalité.

Puis il reporta son attention sur ses compères.

-Mais la bonne nouvelle c'est que le résultat du pari ne se sera pas fait attendre. Katell est notre témoin et peux d'ores et déjà me nommer vainqueur puisque ce jeune homme n'a guère été capable d'organiser le départ proprement.

- Oh La oh la, ne t'emballe pas... Tu ne lui a pas demandé a proprement dit de préparer tout cela. Sa mission est d'emmener notre pèlerin d'un point A a un point B... Comme nous ne sommes même pas encore éloigné du point A... Enfin bref.

Alors que certains soldats commençaient a nettoyer la cours, des palefreniers arrivèrent avec des pelles et des balais pour ramasser le fumier. Le cheval de trait qui allait tirer la carriole avait réussi à se détacher et broutait depuis un moment entre les platebandes fleuries. Katell se retourna pour voir un peu ce qu'il se passait autour

- Et béh, mes canassons....

Elle mis deux doigts dans sa bouche et siffla. Immédiatement, Ganaèche et Til levèrent la tête et arrivèrent en trottinant pour l'un et en marchant pour l'autre.

- Bon, je vais tout de même les rattacher...

L'écuyère pris Til par la bride et fit mine de se rendre près de la carriole avant de s'arrêter.

- Au fait, Stärke, Il y a une jeune fille qui est en partance pour je ne sais plus où... Elle serait servante d'un Duc... Tu as eu vent d'une histoire pareil? De toute façon, je ne pense pas qu'elle soit encore partie.

Azdrial sortit de l'écurie avec Gaelem, l'attacha et récupéra son sac qu'il avait laissé un peu plus loin. Il s'aperçut qu'au milieu de la cour se tenaient le commandant Stärke, le mage Grimglad et l'écuyère Katell. Le commandant avait revêtu sa belle armure, ordonnant aux hommes de nettoyer la cour. Se demandant du pourquoi d'une telle agitation, leur départ ne méritait pas une telle attention, il évita de gêner ses camarades et resta près de son cheval. Pour que le commandant sorte ainsi, la seule explication plausible qui lui venait à l'esprit était qu'une personne importante arrivait. Pourtant les nobles aiment bien se faire annoncer et il n'y avait aucune arrivée de prévue. Peut être un excentrique, ça arrive de temps en temps.

Attendant que son chef arrive pour recevoir des ordres, le soldat se rappela ses problèmes personnels.

* J'espère que Zuteï pourra vraiment faire quelque chose avant notre départ. Les parents m'en voudront si je laisse Ermentrude sans défense. Flûte, il faut aussi que je les prévienne que je suis encore un simple soldat. A la première étape, ce soir, je leur écrirais une lettre. *

Katell était apparue devant Stärke et lui passa une main devant les yeux

- Eh Oh? ya quelqu'un la haut? Le Duc et sa servante, tu en a des nouvelles? Je te promet de ne pas me moquer de toi si tu dis que tu ne sais rien... enfin... pas trop... Pas longtemps quoi. Bon, c'est pas grave, ce ne sont pas mes affaires de toutes façons... En revanche, j'aimerais bien savoir où sont des lamas sans tête qui me servirons de compagnons de route...

arrivent du jardin de la reine

Cyril entra dans la cour, il vit un peu d'agitation.

* Tient ? Que se passe-t-il ? *

Le jeune homme regarda voir s'il y avait les 3 compères, mais à priori il en manquait un. Il sentit la colère montée, il soupira.
Cyril descendit de Térébenthine et aida ensuite Azurielle à descendre à son tour.

- Tu dois encore avoir des choses à finir avant le départ

Il lui prit la main et déposa un baiser léger tout en s'inclinant devant-elle.

- Et merci pour ses quelques minutes, lui murmura-t-il

Cyril se redressa, lui fit un clin d'œil et s'éloigna, Térébenthine derrière lui, qu'il alla attaché aux cotés d'un autre cheval. Une petite caresse sur l'encolure et il la laissa brouter tranquillement. Le jeune "chef" de la troupe se dirigea vers Azdrial

- Re-bonjour Azdrial, serais-tu où se trouve Zuteï ? la voix était calme mais on sentait l'exaspération derrière.

Le jeune soldat regardait l'agitation provoquée par l'arrivée du commandant et ne vit pas arriver Cyril. Il se retourna quand il lui adressa la parole et le salua.

- Bonjour chef. Non, chef, je ne l'ai pas vu depuis qu'il est sorti des dortoirs.
* Et à tous les coups il est en retard à cause du service que je lui ai demandé. *

Il avait bien noté le ton peu engageant de la question mais il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire pour aider Zuteï. Le jeune soldat se contenta d'une maigre remarque :

- Mais son sac est là-bas, il devrait être bientôt prêt à partir. Il a peut être eu un problème avec sa blessure, chef.